Par Thierry Albertin - 16/09/2007 - US Open de tennis : Federer s'impose avec classe

US Open : Federer s'impose avec classe

Roger FEDERER a remporté son quatrième US Open consécutif (un record absolu dans l'ère Open) en battant en finale Novak Djokovic qui participait à sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem.

Roger FEDERER domine encore et toujours le tennis mondial. Le numéro un mondial incontesté, et ce depuis février 2004, vient d'ajouter à son immense palmarès un douzième titre du Grand Chelem et un quatrième US Open consécutif. Il se place désormais en deuxième position au classement es joueurs ayant remporté le plus de titres du Grand Chelem, derrière Pete Sampras et ses quatorze réalisations.

Cette victoire lui a permis de faire tomber une série de nouveaux records, effaçant presque un à un les anciens grands champions de l'histoire du tennis. Ses victimes sont McEnroe, Borg, Connors... Avec cette victoire, Federer est le premier joueur de l'ère Open à remporter quatre US Open consécutifs, à réaliser deux Petits Chelems deux années de suite, à être présent en finale des quatre tournois du Grand Chelem deux années de suite, à réaliser un quadruplé Wimbledon - US Open... La liste est encore longue, et s'allongera encore sûrement.

L'année n'est pas encore finie, mais Roger Federer a déjà les yeux tournés vers la saison 2008, où il tentera de faire taire les derniers sceptiques quand à son rang de meilleur joueur de l'histoire. Il tentera ce que personne n'a jamais osé tenter ou réussir, un Gold Grand Slam, "Grand Chelem Doré", en remportant l'Open d'Australie, Roland Garros, Wimbledon, les Jeux Olympiques et l'US Open dans la même année. Il impressionne déjà par son palmarès, résiste à la pression de ceux qui tentent de lui ravir sa place sur le trône du tennis masculin, et remplir un tel objectif remettrait à leur place ses dauphins.

Revenons sur cette finale tant attendue, entre Federer et Djokovic, l'un des joueurs les plus prometteurs pour les années à venir, qui est passé de la 15e place mondiale au début de l'année à la 3e maintenant. Tout le monde attendait ce match, Federer avait échoué face à lui il y a quelques semaines à Montréal, en finale, mais ce n'était qu'un Masters Series... C'était le match de rêve pour Djokovic, il s'y préparait depuis son plus jeune âge, il y est enfin arrivé !

Nous étions beaucoup de fans de tennis à braver la fatigue pour pouvoir regarder ce match qui avait pourtant lieu en pleine nuit, et qui aurait pu se prolonger jusque très tard. A 22 h 45, les joueurs entraient sur le court de l'Arthur Ashe Stadium. Cette année, Federer avait laissé tomber le classique bleu qu'il a revêtu tous les ans à l'US Open. En night session, il porte désormais du noir, qui en plus d'être impressionnant, conserve cette classe incomparable.

Le match commence ainsi, tout le monde s'attend à un match de rêve. Beaucoup seront déçus, pas moi. Quand Federer joue, je ne suis jamais déçu, peu importe la qualité du match. Je ne vois qu'une seule chose, le meilleur joueur de l'histoire joue, et le suspens est toujours palpable, à chaque instant, il peut réussir le coup qui va sonner le glas de son adversaire, le coup que personne d'autre ne peut réussir.

Le premier set est une bataille des services classique. Les joueurs remportent leur mise en jeu sans difficultés jusqu'à 5-5. Federer sert alors, et réalise un jeu catastrophique qui offre le break à son adversaire au plus mauvais moment. Djokovic n'a plus qu'à conserver son niveau de service pour empocher le set. Il monte à 40-0 et obtient donc trois balles de set. Mais le triple champion en titre en a décidé autrement. Imperturbable, il renvoie tout et fait craquer mentalement Djokovic. Trois balles de set sur le service adverse sauvées, à la suite ! Après deux balles de set ratées pour son adversaire, Federer réussit l'impossible : débreaker et forcer son adversaire dans un tiebreak. Djokovic est sonné, et Federer l'écrase sept points à trois.

Le deuxième set commence, Djokovic a la rage en lui, Federer le classique relâchement de début de deuxième set. Djokovic réussit à breaker, et mène. Mais y'a-t-il des raisons d'être inquiet pour Federer ? Non. Celui-ci revient, imperturbable, il a une finale de plus à gagner. Il débreake et on se retrouve de nouveau à 5-5. Djokovic sert et mène 6-5. Federer aura besoin d'un autre tiebreak. Mais le jeu de service est catastrophique, et Djokovic mène 40-15, se procurant donc deux balles de set.

A ce moment-là, Federer redevient Federer. Quatre services gagnants dont quelques aces lui permettent de remporter le jeu. Djokovic est encore assommé. Contre n'importe quel autre joueur, il aurait mené deux sets à rien, mais en face, il y a Federer. Dans le tiebreak, le numéro un mondial ne lui laisse aucune chance, et l'écrase 7-2. Il remporte le set sur sa première balle de set, avec un passing de revers long de ligne tout à fait impressionnant.

Dans le troisième set, Federer est invincible. Lorsqu'il est lancé, plus personne ne peut le battre. Il mène 5-4, et Djokovic sert pour rester dans le match. Mais Federer lui met une pression incroyable en retour de service, et Djokovic craque sur la deuxième balle de championnat, en mettant un revers slicé facile dans le filet. Federer s'impose donc une nouvelle fois, en trois sets secs 7-6, 7-6, 6-4. Djokovic est éteint, il a laissé passer sa chance. Ce sera pour une autre année, personne ne peut en douter. En attendant, Federer est le maître à New York et il reviendra l'année prochaine en tant que quadruple tenant du titre, ce que personne n'a jamais été.

Une chose est sûre, Federer est dans son jardin à Wimbledon. Et bien maintenant, on peut dire qu'il est dans son salon à Flushing Meadows.

Thierry Albertin