Réunion de 10 h 14 à 10 h 55 en salle des conférences à propos des évènements qui se sont déroulés le mardi 23 mai au matin.
Discours de M. le proviseur : retranscrit le plus exactement possible
"Ce qui s'est passé : entre 7 h 30 et 7 h 45
Des éléments extérieurs sont venus distribuer un tract devant le lycée, à proximité immédiate du lycée. Ils ont réfusé de remettre le tract à certaines personnes. Ces personnes se sont donc approchées pour savoir et ont un peu forcé. Les choses ont dégénéré. Ces individus ont sorti des bombes lacrimogènes et ont arrosé certains. Les victimes ont été prises en charge : appel des pompiers et de la police. Il n'y aura pas de séquelles pour ces élèves. La bombe lacrimogène est une arme ! les élèves ont porté plainte au commissariat de Saint Augustin et moi (le proviseur) aussi au nom de la communauté du lycée. Les témoins et les plaques d'immatriculation ont permis d'identifier les auteurs.
Le tract :
Sous couvert de défendre la condition féminine, il crée un amalgame dangereux entre la confession musulmane et des actes qui peuvent contrevenir à la loi et qui n'ont aucun lien avec la religion. Mais l'intérêt ne portait pas sur la dénonciation de ces actes, l'intérêt était la provocation : refus de distribuer à tous le tract (discriminatoire) et sur le contenu : il y avait une confusion qui marquait la débilité, sans intérêt. Ces individus ne représentent rien, on peut s'interroger sur l'objectif : se faire remarquer, influencer sur des individus qui n'ont pas beaucoup de réflexion, faire des boucs-émissaires comme pour les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les hutus et les tutsis. Cela exprime un niveau de réflexion politique en-dessous de zéro : une débilité totale. Ils essaient de créer un fond de commerce sur des gens fragiles et qui cherchent à donner un exhutoire à leur rancoeur. Il faut bien identifier ce genre de phénomènes : il faut réduire à néant ce qui est néant (expression qui a particulièrement plu à Pierre...) : concourir à donner un poids à ce qui ne doit jamais avoir (la phrase ne veut rien dire donc j'ai dû rater un mot). Le cadre de vie : ce qui organise l'établissement, les lois et les règles qui relèvent d'un mouvement philosophique sont un cheminenement profond qui représente une conjugaison de pensées, de travaux qui ont conduit à faire que chacun ait la même valeur : nous bénéficions de la même citoyenneté. C'est fondamental sur le plan de la civilisation, de l'éthique, de la morale, de la philosophie, de la vie sociale : crée les conditions de la vie sociale. Ces principes sont un point d'appui pour que chacun puisse vivre selon sa liberté. Cela implique que nous soyons engagés. Vous (les élèves) êtes l'exemple de la réussite : il n'y a pas de racisme, de discriminations, vous êtes respectueux les uns envers les autres, c'est la meilleure réponse face à ce torchon (le tract). Démonstration par la vie et la pratique : ces gens vivent dans des fantasmes, des obsessions complètement décalées de la vérité. Ce qui est fondamental c'est que l'on y apprend : plus la connaissance va de l'avant plus ils sont ouverts plus ils sont capables de coopérer les uns avec les autres, c'est le manque de connaissance du pourquoi des autres (hutus et tutsis). Il y a une fracture fondamentale au niveau du savoir : ceux qui s'engagent dans une démarche de savoir et ceux qui s'engagent dans une démarche de l'obscurantisme : c'est extrêmement grave : refus de savoir, de comprendre : c'est ce qui fait que l'on nie l'intégrité des autres : au sein du lycée, nous sommes au coeur de la vraie démocratie : nous luttons contre l'obscurantisme : on doit en être fier : on construit notre personnalité en s'appuyant sur le savoir, c'est là que se situe notre force. Il faut opposer à cela le parti de la connaissance, de la raison, de la sagesse, c'est ce à quoi nous formons dans ce lycée. Les individus ont été interpellés : la justice détermine la gravité des faits pour être traduit devant les tribunaux. En réaction : il faut montrer notre réprobation comme nous l'avons fait ce matin : c'est la démonstration la plus éloquente. Je (le proviseur) ma sympathie envers ceux qui ont été agressés."
Remarque, pour ceux qui veulent réfléchir un peur sur l'obscurantisme voir la page réflexion et philosophie : https://www.thierryalbertin.com/reflexions.php et donnez votre avis dans le livre d'or !
Intervention de Pierre : (il nous fait un discours avec beaucoup de conviction qui se termine par les applaudissements de tous !). Voici ce discours très résumé car il a parlé tellement vite que j'ai rien eu le temps d'écrire !
"Ce qui s'est passé est inacceptable et contraire aux principes de la République ! Nous devons rester solidaires et soudés contre le racisme, la xénophobie, contre tout acte allant à l'encontre de ces principes ! La violence ne sert à rien : pour reprendre une citation de M. le proviseur "il faut réduire à néant ce qui est néant" et rester solidaires ! La justice et la police feront leur travail. Je propose une minute de silence dans le lycée."
Après ce discours, pas de doute, on retrouvera Pierre aux prochaines présidentielles !
Retour du proviseur :
"Nous avons tout à apprendre les uns des autres : au lieu de mettre de l'huile sur le feu, il faut rester en recul. Il vaut mieux parler entre nous, expliciter : c'est à ça que sert le dialogue. Il ne faut pas cherche à nier l'autre, à mépriser l'autre : "t'as vu la tête qu'il a !". Il y va de la communauté scolaire et de la société. Dans mon expérience de professeur, j'ai eu la chance de passer six années en Afrique en Côte d'Ivoire, les élèves étaient tous africains. Cette expérience a été fondamentale. Je me sentais proche d'eux : ampathie, sensibilité, le plus dur a été de revenir. Quand on est en situation de découvrir les autres, on est toujours bénéficiaire. Ce n'est pas avoir une vision angélique des autres, on cherche à comprende, à créer du lien, on avance. Nous venons de vivre une épreuve pour conserver ce sentiment positif. Vous êtes à la hauteur dans le comportement et la réussite."
- FIN -