Quand on parle de technique, on fait référence à l’homme parce que la technique est liée à l’intelligence, à la raison. La technique évolue : les sociétés animales sont statiques, la société humaine est dynamique. La civilisation est inscrite dans les gènes, la civilisation humaine n’est pas intérieure ;
Pourquoi l’homme a-t-il développé une technique ?
PLATON, Le mythe de Prométhée.
Prométhée a dérobé le feu pour la donner aux hommes. La technique fait de l’homme un être proche des dieux. Avec le feu, l’homme reçoit une partie du lot divin.
Mais on ne sait pas la mettre au service du bien commun : « La technique a fait de nous des dieux avant que nous ayons pu être des hommes. » ROSTAND.
La première technique acquise est le feu. Viennent ensuite au paléolithique la pierre taillée, au néolithique la pierre polie et l’agriculture, puis la roue, le métier à tisser, le tour du potier, le collier d’attelage, les moulins. Ensuite, les manufactures ont préparé la révolution industrielle en mettant en place la division du travail et en imposant une concentration importante des travailleurs. C’est l’invention de la machine à vapeur qui est essentielle dans la révolution industrielle car petit à petit, la machine a substitué l’homme au travail.
Il y a développement de la civilisation machiniste : c’est le machinisme, en rupture avec la société rurale au mode de fonctionnement artisanal.
Les avantages du machinisme sont le développement de la civilisation des loisirs, la diminution des tâches pénibles qui sont accomplies par des machines, l’accroissement de la longévité de la vie, les progrès médicaux.
Les inconvénients du mécanisme sont la course au profit, la disparition de certaines espèces due à l’intrusion de l’homme dans les milieux préservés, la hausse du chômage. Les valeurs matérielles ont pris le pas sur les valeurs spirituelles : il y a mise en place d’une société matérielle. Bergson, qui constate un progrès technique mais pas moral, réclame un « supplément d’âme ». Par ailleurs, le progrès a accru les inégalités entre les ouvriers et ceux qui ont accès à la technique, mais aussi entre les peuples. Il y a mépris des pays civilisés sur les autres pays.
Hans JONAS, Le Principe Responsabilité, XXe siècle.
JONAS nous invite à prendre conscience des dangers que la technique fait courir à l’humanité, parce que la technique n’est plus contrôlée par l’homme. Elle est devenue autonome et elle répond à une logique qui lui est propre.
JONAS propose de repenser l’éthique : il propose deux principes d’action :
• « Agit de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur Terre. ».
• « Agit de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d’une telle vie. ».
Il propose que soit instaurée une dictature bienveillante qui d’après lui est la seule susceptible d’appliquer une politique responsable.