Philosophie pour le BAC - Terminale S

Cours 9 - Le vivant, la matière et l'esprit   

Télécharger le cours - Cours précédent - Cours suivant - Retour philosophie





Le vivant constitue un mystère. Il extrêmement difficile de définir ce que nous appelons la vie. Dans la nature tout ne vit pas. On a l’impression qu’on peut arriver à distinguer ce qui est animé de ce qui est inanimé (la matière). Le mot matière vient du latin mater, la mère, la matrice. C’est la mère commune à tous les êtres et objets. C’est ce qui constitue les objets, on peut l’appréhender par les sens. Elle existe en dehors de nous. L’esprit est un principe immatériel. Comment comprendre le lien entre la matière, le vivant et l’esprit.
 
1. Le vivant : matière et esprit
 
PLATON, Le Timée.
Il y a une âme immortelle au cerveau, une âme au thorax pour les sentiments, une âme au nombril pour la nourriture, une âme aux organes reproducteurs pour la génération. Le vivant est en mouvement : l’âme est jointe au corps : folle. Il manque la raison. Tentative de raisonnement sur le vivant : enlever l’âme permet de faire des expériences sur le corps : dualisme. Cette conception dualiste du vivant est retrouvée dans toute la tradition chrétienne. On la retrouve également chez Descartes avec la question de l’âme et du corps.
 
2. Le vivant n’est que matière
 
Chez les Epicuriens, tout est matière, l’âme et l’esprit sont composés d’atomes plus fins que les autres et même nos pensées et nos sentiments sont composés d’atomes. Chaque corps émet des simulacres qui rencontrent nos sens et permettent la représentation sensible. Le même phénomène se reproduit avec les pensées. Les pensées se forment sous l’effet de corps extérieurs ou de mouvements internes. L’esprit est une réalité physique parmi d’autres réalités. Les Epicuriens sont monistes.
 
3. Comment rendre compte du vivant. Vitalisme, matérialisme et finalisme
 
3.1 Une représentation mécanique du vivant
 
DESCARTES, Le traité de l’Homme.
Utilise la fiction (« je suppose ») de l’automate. Le modèle mécaniste oublie la vie : opposition dehors/dedans. Utiliser le terme de « pièce » montre que le corps est considéré comme une machine. En fait, accentuer la perfection et la finesse des rouages internes. C’est le début de la théorie de l’homme machine.
 
3.2 Le finalisme
 
La finalité, c’est ce qui a une fin, ce qui a un but. Il y a une finalité au cœur du vivant. Les organes sont en effet adaptés à leur fonction… et chaque partie d’un organisme vivant a pour but la vie du tout. L’espèce joue un rôle dans son milieu écologique et ce milieu lui fournit ses moyens d’existence. On est alors tenté de comprendre la vie en termes de but ou de projet. Ce finalisme se retrouve dans la biologie moderne en particulier chez Jacques Monod dans Le hasard et la nécessité. « Dans leur structure et dans leurs performances, les êtres vivants poursuivent et réalisent un projet ». La téléologie est le discours sur la finalité des choses et des êtres, avec cette idée que les organes sont tellement bien adaptés à leur fonction qu’on ne peut comprendre la vie qu’en termes de but ou de projet. Pour J. Monod, ce qui différencie le vivant des autres structures organiques, c’est ce projet qui consiste à conserver l’intégrité et la totalité de leurs structures et à la reproduire. Un être vivant, c’est un objet doué d’un projet qui possède une structure autonome qui se construit indépendamment de tout agent extérieur. En fait, ce qui caractérise également le vivant, c’est la notion d’invariance reproductive. C’est-à-dire que les êtres vivants peuvent se reproduire et transmettre l’information qui correspond à leur propre structure. L’évolution de l’espèce humaine répond à la conjonction du hasard et de la nécessité. Le hasard, c’est celui des mutations génétiques qui entraînent la transformation profonde des individus d’une espèce. Mais en même temps, cette évolution est nécessaire car elle permet la survie de l’espèce même si parfois elle entraîne sa disparition. Les conceptions biologistes englobent le mécanisme et le finalisme.
 
4. La matière et l’esprit
 
4.1 Tout est matériel y compris l’esprit
 
Les thèses épicuriennes : monisme matérialiste.
 
4.2 Tout est spirituel
 
Monisme spirituel.
Berkeley au XVIIIe siècle. La matière n’existe pas, il n’est pas certain que des objets matériels existent en dehors de notre esprit et de celui de Dieu. L’existence d’une chose, elle ne dépend que de la perception que nous en avons. Exister, c’est être perçu ou pouvoir. Les éléments qui composent l’Univers n’existent pas : sons, odeurs, couleurs, éléments en dehors de la perception que nous en avons. Il est extrêmement difficile de faire l’expérience de la matière, la science ne permet que difficilement de comprendre le lien qui unit la matière et l’esprit. Peut-être faut-il chercher alors une réponse dans le domaine de l’art car c’est dans ce domaine que la matière devient esprit et que l’esprit se matérialise dans les œuvres.
 


Télécharger le cours - Cours précédent - Cours suivant - Retour philosophie   



 



Créer un site
Créer un site